vendredi 22 octobre 2010

THE SOCIAL NETWORK, David FINCHER, 2010

Presque un an que je n'ai rien écris par ici. Un an que je n'ai pas écris sur les films que je vois. Quand je pense qu je m'étais donné comme objectif un film par semaine.
Enfin.

J'ai été voir hier "The Social Network" et j'ai trouvé le film plutôt bien.
En fait, c'est fou comme c'est effrayant.

Un jeune homme, a priori brillant, mais qui a du mal à créer des liens "sociaux" si l'on peut dire. Tout part de là. Une vengence derrière un écran, c'est tellement plus facile. Des erruers qui s'accumulent et la fabuleuse idée d'une société virtuelle. D'abord juste pour avoir des relations "sociales" avec les personnes de son école, de son campus. Jusqu'au moment où l'on déborde de ce cadre, où facebook va s'implanter un peu partout aux Etats-Unis. Puis ailleurs, dans le monde.
Une fille qui en parle en disant "c'est The Facebook, ça fait à peu près deux semaines que c'est arrivé sur le campus. C'est bizarre ce truc, on devient vite accro , j'y vais cinq fois par jour".
La création de "situation amoureuse" du site qui dans le film s'impose comme une lumière, la dernière touche a mettre au réseau pour que tout le monde s'y retrouve. Il faut pouvoir se ballader avec une pancarte pour que tout le monde sache si on est libre ou pas. Tout se joue là, dans ces relations précises. On se rencontre pour savoir si oui ou non on peut se revoir après. ("s'envoyer en l'air" lance l'un. Et l'autre acquièce.)
Le moment où la vie devient publique "la prochaine étape, c'est le partage de photos. On ira plus à des fêtes comme ça. On ira à des fêtes avec son appareil photo numérique et l'on partagera ce moment en ligne, on pourra le revivre, après, en images!".
Un jeune homme dépassé par le monstre qu'est devenu le réseau qu'il a crée. Qui reste enfermé dans sa bulle.

Et le pire est peut-être que la solitude de ce jeune homme est devenu la solitude de ceux qui vivent à travers leurs écrans. Tout passe par là. "facebook moi" et une rencontre se crée. Puis une autre. Jusqu'à avoir un nombre d'"amis" inconsidérable.

Se croiser par hasard puis ne plus rien n'avoir à se dire puisqu'on a rédigé les différentes étapes de sa journée sur un site que toutes nos "relations" a lu.
Aller à une fête non plus dans le but de profiter d'un instant présent, de s'amuser, mais de paraître, de faire un maximum de photos pour que tout le monde puisse voir que "ça a été la fête de l'année".
Tout doit passer par le paraître. Tout doit être su. L'intimité devient fragile. Totu est écrit, tout est public.
"Quand tu écris quelque chose sur le net, tu ne l'écris pas au crayon à papier, tu l'écris à l'encre".
Peut être que le noeud est ici. Se laisser embarquer par un effet de masse, commenter, surenchérir. Les "j'aime/ Je n'aime pas". Tout le monde doit avoir une opinion sur tout et sur tout le monde. On écrit quelque fois en se laissant emporter. Et de là, on ne peut plus effacer.

Alors tout devient fragile, jusqu'aux liens qu'on avait crée et qui disparaîssent. "j'étais ton seul ami" dit l'un à l'autre. Et on comprend que le réseau fragilise l'amitié plus qu'il ne la crée.

Crée avec le recul. Avec ce que facebook est devenu. Oui, peut-être. Très romancé, très hollywoodien, très tragique. Certainement. Mais les questions essentielles sont posées. Ou plutôt, les points essentiels sont abordés. Voilà, tout est montré. Et la façon dont ce jeune homme crée facebook , comme pour une vengene personnelle montre bien ce que le site est devenu. Un lieu où l'on peut se haïr, s'aimer. Un mur où tout peut-être gravé. Un leiu accessible à tous.

Un site où nous ne sommes plus. Un site qui nous fait.

Kanaillou

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire